Janvier 2016

Hier, j’étais en train de dessiner avec mon fils de 8 ans, un dessin pour une petite copine de sa classe qui va bientôt déménager. L’atmosphère était très agréable : petites guirlandes de lumières, musique douce et joie de créer un beau message d’au-revoir.
J’en profite pour interroger mon fils, dans une certaine jubilation.

« Et toi, tu voudrais qu’on déménage où ? Hein, tu voudrais qu’on parte où ? »

J’étais sûre qu’il allait me proposer ses grands désirs démesurés d’enfants et que nous allions emménager dans des endroits incroyables dans l’imaginaire. J’ouvrais la porte du futur et du désir.

« Alors, tu voudrais déménager où ? »

Sans lever la tête de son dessin, il me répond tout simplement et avec une belle profondeur dans sa voix :

« On est bien partout… »

Là, je me suis trouvée sans voix. J’ai trouvé ma question plutôt stupide et inutile du coup.
Je n’ai rien rajouté. Que pouvais-je rajouter ?
Lui, il me ramenait à ce qu’il vivait là, maintenant, sans vouloir plus.
J’étais touchée par son sentiment de joie véritable et de contentement intérieur. Oui, le contentement est le secret du bonheur…

Toute la journée, j’ai pensé à cette phrase :« Je suis bien partout ».
Sur le périph, dans le gris, dans l’IFSI, dans la voiture, chez moi, je suis bien. J’ai beaucoup répété cette phrase, en me concentrant uniquement sur mon cœur et sur ma vie intérieure : « peu importe où je suis, je suis bien. »…

C’était simple et bon. Comme cette phrase évidente, sortie de la bouche d’un enfant. Quelle véritable sagesse ont les enfants par instant…