Ce que m’apprennent ceux qui vont mourir
Mai 2016
J’accompagne en ce moment des fins de vie bien plus douces que d’autres. C’est interpellant… Il faut en parler !
Ce sont celles de personnes dont l’amour était le centre.
Pas l’amour émotionnel et l’amour unique. Non. L’amour plus large, plus grand que son cercle. L’amour multiple, sous toutes ses formes: pour commencer,de couple ou de famille, puis d’inconnus, d’animaux, des amis, des gens, de la terre…
Ceux qui ont beaucoup donné et qui ont passé leur vie à aimer sont différents des autres. Croyez moi. Ça change tout. Et ce n’est pas lié à un métier.
Les gens qui vont mourir m’apprennent que ce qui diffère dans la manière d’être jusqu’au bout, ce n’est pas la croyance de la spiritualité mais l’incarnation de la spiritualité.
Ils ne parlent pas de croyance mais leurs sourires révèlent leur cœur.
Ils ne sont pas dans l’apparence mais dans la simplicité , la générosité et l’acceptation.
Ils ne disent pas « il faut » mais ils sont.
Avec eux , on se sent pleinement vivants.
Ils m’apprennent que l’apaisement est possible quand on aime et quand on s’aime.
Ce qui les caractérise dans ce moment face à la mort c’est l’humilité, la qualité de présence apaisante, la gratitude et la possibilité de la vraie rencontre dans l’amour. Ils sont Accueil.
Ils m’enseignent par exemple qu’avant de mourir, ce dont nous nous sommes remplis dans la vie est comme un terreau fertile.
Ça change beaucoup de choses quand on s’approche de la mort.
La plus grande inégalité n’est pas sociale. Elle est dans le cœur.
Il y a ceux qui savent aimer dans la liberté et le détachement et ceux qui sont prisonniers de leurs possessions.
Il y a ceux qui ont gardé et ceux qui ont donné.
Il y a ceux qui ont voulu améliorer la vie des autres et ceux qui ont été centrés sur eux pour obtenir toujours plus.
Mais obtenir quoi ? Nous partirons toujours les mains vides mais avec le cœur plein.
Vous voulez vous préparer à bien mourir ? Aimez !
Aimez dans tout ce que vous faites. Donnez sans compter, quittez le superflu, nourrissez vous de profondeur et de respirations. Car dans les derniers jours de notre vie, tout vous reviendra. Voilà ce qu’ils m’apprennent.
Oui, le corps peut être très douloureux et entraîner de grandes difficultés paraissant insurmontables,
Oui, la séparation peut au début sembler très douloureuse.
Mais si vous touchez la sensation d’infiniment grand, ça passe. C’est possible. Je l’ai vérifié.
J’ai compris aussi que si vous avez aimé honnêtement, transformé la vie de ceux qui souffrent et de ceux que vous avez côtoyé, tout sera différent au dernier moment. Vous ressentirez tout ce que vous avez donné et vous saurez lâcher la vie car le don n’est pas dans les attachements. Vous aurez la sensation d’une vie bien accomplie.
Voila ce que m apprennent ceux qui sont sur départ.
N’attendez pas le dernier moment pour aider, accompagner, transformer la vie de ceux que vous croisez. Aimez.
Au moment de votre mort ça changera tout. Car c’est avec cet état que l’on part. On part avec toute sa vie. Alors il faut bien la nourrir.
C’est peut être ma seule certitude.
Merci aux patients qui me font comprendre tant de choses de mon vivant.
Etre une Neztoile à leur côté, c’est cadeau dans le vent…
Merci pour ce merveilleux témoignage que j’aurais aimé partager sur Facebook mais je ne vois pas comment m’y prendre ici. Continuez ce que vous faites et surtout n’oubliez pas de nous dire… Sa*Ra
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