Bascule à papillon et étoiles
Elle est assise sur le bord de son lit avec son fil d’oxygène qui rentre dans son nez.
Je pense que c’est un défi de la rencontrer, tant je ressens sa tristesse.
Elle est généreuse. Elle m’accueille avec gentillesse. Comment faire pour qu’elle se sente mieux ? J’émets intérieurement le souhait de sa bascule intérieure. J’accueille pour l’instant cet espace de vide à remplir de joie ou pas.
Elle me dit tout de suite que c’est dur et qu’elle est angoissée car manquer d’oxygène est difficile.
Je lui propose de respirer l’air des montagnes mais je sens vite que si je me centre trop sur sa respiration c’est compliqué car c’est aussi le nœud de sa traversée. Je transmets par ailleurs de respirer le calme , la tranquillité. Je lui demande où elle voudrait être? Chez elle. Tout simplement. Je comprends que c’est un studio.
Ok. On y est.
Je lui propose des respirations et en même temps, j’ai ma main sur ses épaules. Elle me regarde: »Je vais mieux. Je suis plus apaisée. »
Ah bon ? Je suis étonnée que ça marche car je sens sa respiration tellement difficile avec son oxygène…
Mais elle va toujours mal alors je dis à voix haute ce que je ressens d’elle.
Je la regarde , avec tout mon regard de gentillesse .
« Ben t’es triste surtout? »
Bien entendu, elle pleure tout de suite en reconnaissant que c’est vraiment ça.
« Mais tu es triste de quoi ? «
Elle me répond assez vite : « D’être seule. «
Elle est tellement triste. Personne ne vient la voir car ses frères et sœurs sont loin.
« Mmmhh c’est pas facile. Oui. » Je m’arrête à ce ressenti pour ne pas l’éviter et pour lui permettre de bien pleurer.
“Je suis là, pour toi, moi. »
“Oui.” Elle sourit. “Merci beaucoup.”
Je sens qu’elle est vraiment très heureuse de ma présence et on s’offre des regards intimes de très grande proximité, sans se lâcher des yeux. C’est fort avec ses larmes qui coulent. Je voudrais tant qu’elle se sente moins seule.
Et la, je pense à décoller la situation.
Il faut alléger là, tout de suite cet endroit, tout en le reconnaissant. C’est le moment sinon l’ambiance intérieure ne va pas se transformer..
“Bon. On décore ta chambre ? “
Ça lui semble un peu incongru mais pourquoi pas?
Elle ne sait pas que ce sera une décoration de profondeur.
Je me laisse totalement aller dans mon inspiration , rien que pour elle.
“Tu peux piocher un papillon ?”
Elle en choisit un vert avec les bouts d’ailes orange.
Je l’installe sur le mur gris sale qui est devant ses yeux embrouillés.
C’est juste beau.
Et si on mettait à côté du papillon, des étoiles de gens que tu aimes.
C’est comme ça qu’on colle une étoile avec un prénom, puis une autre. Il y a 3 étoiles prénom à côté de ce papillon. C’est magique.
« Ben y a pas d’homme ? » J’essaye de mettre un peu de rire dans cette évocation qui pourrait vite être grave. Il faut toujours sortir du drame. Elle sourit intriguée. Elle en fait venir un. 4 étoiles gravitent donc autour de ce papillon. C’est décalé féerique.
Je lui fais ensuite fermer les yeux et imaginer un fil de lumière partant de son cœur vers chaque personne étoile.
« Tu n’es pas seule. Ressens – le. » Puis , elle ouvre les yeux. On regarde notre mur-joie.
C’est incroyable mais en contemplant ce mur papillon -étoiles, je sens sa bascule intérieure. Ça y est. Il lui fallait ça, symboliquement.
Elle savoure une autre réalité intérieure. C’est incroyable ce que les symboles permettent. Ils alignent tout son être dans l’innocence du présent.
Pour finir, j’insiste poétiquement sur l’origine du papillon.
« Tu sais ce papillon, je suis allée le chercher très loin, dans une forêt merveilleuse. Il est unique ce papillon. Il est seul et il adore cette liberté. Car il sait qu’il peut rejoindre les autres … mais quel bonheur de voler seul. Il est libre. »
Je ne la quitte pas des yeux. J’insiste sur la force de ce papillon merveilleux libre, car seul. Elle sourit. Je crois qu’elle comprend.
Je lui demande alors où elle pourrait voler. Chez elle ! Mais que ferait-elle de plus si elle y était, chez elle ?
Comme une évidence : « Je prendrai une douche. »
“Oh ouaiii une bonne douche. T’as quoi comme gel douche?”
Elle sourit. Rit de la bêtise de la question. “Ushuaia vanille. “
Elle est là aussi la bascule. La faire sourire, rire. Je la parfume alors de ma poudre magique pailletée qui sent délicieusement bon. Elle adore.
Et je lui fais vivre la plus grande des expériences: « Inspire rentre à la maison, expire, tu es dans ta maison la maison est ton corps. Inspire, rentre à la maison, expire, rentre dans ta maison, la maison est ton coeur. »
On se regarde intensément. Elle me sourit. Je crois qu’elle a compris.
Comme elle va bien, je lui propose de fêter ça en musique joie.
Elle veut de la musique classique.
Je mets la Traviata. Ça nous rend très heureuses. Je danse et la voisine d’à côté est très heureuse d’entendre ça.
La chambre est tout en joie. C’est gagné!
Elle me remercie vraiment.
Elle a basculé, elle qui était si déprimée dans son puit sans fond, malade et seule.
C’est incroyable mais on peut dire à cet instant qu’elle est remplie, calme et droite.
A quoi ça tient ? Un papillon, le symbole des étoiles et ma présence joyeuse, enveloppante, solide, qui sort du drame.
Merci! C’est de la psycho magie.
Ça marche car c’est innocent-profond. Qu’on se le dise.
La vie c’est comme les papillons
D’abord chenille dans son cocon
Et puis un beau jour sortir du coton
Se retrouver en plein soleil
Bâiller en déployant ses ailes
Et s’envoler comme les papillons
Trois petits tours et puis partir
Car papillon jamais revenir
Papillon du jour, toujours l’amour
Papillon du soir, toujours mouchoir
Papillon du jour, toujours l’amour
Papillon du soir, mouchoir
Les hommes tout comme les papillons
D’abord pleurer dans les jupons
Et puis un jour quitter la maison
Voler de balcons en jardins
Planer de bonheur en chagrin
Papillon du jour, toujours l’amour
Papillon du soir, toujours mouchoir
Papillon du jour, toujours l’amour
Papillon du soir, mouchoir
Papillon du jour, toujours l’amour
Papillon du soir, toujours mouchoir
Papillon du jour, toujours l’amour
Papillon du soir, bonsoir
Louis Chedid
Bravoooo ! J’adore comme vous faites voyager ces personnes et les rendez heureuses ! En vous lisant cela me rend aussi en joie ! Bravo jolie fée Prenez soin de vous !
Sandrine L’ARA
C’est merveilleux ! J’aimerais qu’il y ait des centaines de sandra !!
Bonjour chère Neztoile
Je découvre avec bonheur la beauté de votre passion d’aide.
Je suis vraiment touché, car moi et ma fille nous avons pour jeux
l’imaginaire et les histoires merveilleuses que l’on invente au fur et à mesure
depuis qu’elle est toute petite. Elle a connu beaucoup de souffrance et la maladie et moi aussi alors nous
avions pour jeux un monde imaginaire que nous inventions à chaque
moment qui nous étaient nécessaire. Ce sont des moments de grâce pour elle
comme pour moi. Bravo!! Continuer à saupoudrer cette belle poussière d’étoiles sur les âmes qui ont besoin d’envols.