Sandra Meunier intervient en unité d’hospitalisation à temps plein, EPSM de Ville-Evrard à Saint-Denis, secteur fermé, depuis novembre 2014 à raison d’une fois tous les quinze jours. Elle propose un atelier clown-thérapie pour les patients et les soignants.

Cet atelier où soignants et patients osent montrer ensemble leurs émotions du moment est d’une très grande humanité. Ensemble, ils recherchent authentiquement une forme de bien-être et la liberté du clown, sans altérer l’alliance thérapeutique. La relation soignant-soigné se renforce d’une manière très originale et inattendue.

Ce qui est intéressant dans l’atelier en psychiatre, c’est la possibilité de faire vivre des états véritables et profonds de joie à des personnes qui en sont, pour la plupart du temps, coupées.

Quand on travaille avec l’énergie de la joie en soi, on agit sur la partie « la plus haute » des personnes.

 

En créant des dispositifs d’expression dans le corps par des espaces de joie, ou de bien-être, j’espère permettre à cet autre en souffrance de se sentir beaucoup plus vaste que la peine qu’il vit au quotidien.

Sandra Meunier

Pour nous, soignants, l’atelier est d’une grande richesse clinique. Il nous permet d’en apprendre beaucoup sur nos patients et nous renseigne sur leurs capacités à comprendre les consignes, à verbaliser leurs ressentis, à élaborer (donc mettre un sens sur ce qui est vécu), à prendre de la distance par rapport à la maladie parfois grâce à la dérision et à l’humour, à être dans le “faire semblant”, à entrer en contact avec l’autre. Mais aussi sur leur capacité à se recentrer, à s’inscrire dans l’ici et maintenant.

Maxence Thomas, Psychologue Clinicien

Une recherche clinique évalue ses bénéfices, en particulier au regard de l’alliance thérapeutique et des comportements agressifs.

 

Que vous apporte cet atelier clown ?

« Ça fait penser à un autre monde. »

« C’est léger. C’est comme si on se laissait emporter par les émotions. On se sent plus détendus, légers. »

« Ça donne beaucoup de liberté. »

« Ça m’a permis d’être un peu plus gai. »

 

Et si vous deviez résumer en un ou deux mots ?

« Le bonheur »

« La joie »

« Le bien-être »

« Ça fait du bien. »

« La paix de l’être »

“J’ai eu honte, mais de voir les gens me regarder, je ressens le fait d’être reconnu comme un individu”

“Dans le groupe ça nous permet d’être un peu fous”